Electronique. Le Suisse Cicor reprend l’essentiel des activités françaises d’Eolane
L’électronicien helvétique Cicor reprend 5 sites français et deux usines marocaines du groupe angevin Eolane. Il intègre 90 % des effectifs, soit 890 salariés, et va réinvestir 30 M€ dans les sites acquis
Le groupe suisse Cicor (501 M€ de chiffre d’affaires, 3 450 salariés), figurant parmi les leaders européens des solutions électroniques intégrées (EMS), reprend, sur décision du tribunal de commerce de Paris, l’essentiel des activités françaises du groupe Eolane, en redressement judiciaire depuis le 3 mars dernier. Le périmètre concerné comprend les sites d’Angers (49), Combrée (49), Saint-Agrève (07), Neuilly-en-Thelle (60) et Douarnenez (29) ainsi que deux sites au Maroc. Initialement, les industriels Synov et Cofidur étaient sur les rangs, ce dernier ayant finalement renoncé, Cicor ayant la préférence des salariés d’Eolane.
890 emplois sauvegardés
« Cette opération assure la sauvegarde de plus de 890 emplois, soit près de 90 % des effectifs sur le périmètre repris et la préservation d’un savoir-faire reconnu », fait savoir Cicor. « Ce rapprochement permet de créer de nombreuses synergies pour constituer un pôle d’excellence en Europe dans les domaines de la défense, l’aérospatial, l’industrie et la santé. » Le repreneur prévoit un investissement de plus de 30 M€ pour relancer les activités et améliorer les capacités industrielles et les performances des sites repris, dont plus de 4 M€ dédiés à l’acquisition de nouveaux équipements.
Forte croissance
« Cicor fait aussi une bonne affaire avec Eolane présent chez de grands donneurs d’ordres comme Thales, Airbus ou Alstom », mentionne un représentant du personnel. Le groupe suisse entend insuffler son « modèle d’excellence opérationnelle » privilégiant « un modèle d’organisation décentralisée, offrant aux entités locales une grande indépendance et autonomie sur leurs marchés respectifs, permettant une fine connaissance des enjeux de leurs clients et des règlementations locales.» Cicor se présente comme un leader en Suisse et au Royaume-Uni et comme un champion de la croissance dans son secteur avec une progression moyenne supérieure à 23 % chaque année entre 2020 et 2024 et une profitabilité se situant entre 10 et 13 % de marge ebitda. L’an dernier, cette hausse des revenus était essentiellement le fait de la croissance externe, 9 acquisitions ayant été signées entre 2021 et 2025.
Ambitions
Le groupe envisage, de devenir, à horizon 2028, « le principal fournisseur paneuropéen de solutions électroniques dans les secteurs stratégiques de la défense, de l’aérospatial, de l’industrie et de la santé. » L’opération n’inclut pas les sites étrangers d’Eolane ainsi que le site français de Valence (26). Ce dernier, fort de 148 salariés pour 20 M€ de chiffre d’affaires devrait connaître son sort le 5 mai. Il intéresse trois acteurs français, dont le mayennais Selha, le parisien Verdoso et le bourguignon Merem. Quant à Hivest, l’actionnaire d’Eolane, il conserve donc les unités d’Estonie, de Malaisie et de Chine, plus rentables que les usines françaises.