À lire

Métallurgie. Le tribunal de commerce a tranché : reprise par Europlasma, la Fonderie de Bretagne produira des obus

Le tribunal de commerce de Rennes a validé l’offre de reprise déposée par Europlasma.
Le tribunal de commerce de Rennes a validé l’offre de reprise déposée par Europlasma. | @LORIENT AGGLOMÉRATION
  • Le tribunal de commerce de Rennes a validé l’offre de reprise déposée par Europlasma.
    Le tribunal de commerce de Rennes a validé l’offre de reprise déposée par Europlasma. | @LORIENT AGGLOMÉRATION

Ce vendredi 25 avril 2025, le tribunal de commerce de Rennes a validé l’offre de reprise déposée par le groupe français Europlasma pour sauver la Fonderie de Bretagne, à Caudan. Une décision qui acte la réorientation industrielle du site morbihannais vers la production d’obus, dans un contexte européen de réarmement massif.

Le sort de la Fonderie de Bretagne est désormais scellé. En redressement judiciaire depuis janvier dernier, le site de Caudan - ex-filiale de Renault - passe ce vendredi 25 avril sous le contrôle d’Europlasma. Le tribunal de commerce de Rennes a validé l’offre de reprise du groupe français spécialisé dans les hautes températures et la décarbonation industrielle. Un virage historique pour cette usine emblématique du Morbihan qui s’apprête à délaisser l’automobile pour se tourner vers l’armement.

91 M€ à horizon cinq ans

La société qui succédera juridiquement à l’actuelle entité sera rebaptisée FDB Industries. Elle sera détenue à 99,97 % par Europlasma, qui en assurera également la présidence. Le projet industriel, appuyé par plusieurs lettres d’intention, notamment de Thalès, prévoit un redéploiement rapide de l’activité autour de la fabrication de pièces militaires. L'activité dédiée à la défense constituera, dès la reprise en mai 2025, l'activité prépondérante de FDB, représentant 53 % du chiffre d'affaires en 2025, soit 11 M€ avec un démarrage de l'activité à compter de septembre, puis 69 % en 2026 (29 M€) et 84 % en 2029 (76 M€). La trajectoire économique projetée par Europlasma table sur une croissance annuelle moyenne de 28 % jusqu’en 2029. Le chiffre d’affaires devrait ainsi atteindre 91 M€ à horizon cinq ans, dont 84 % issus de l’activité défense. Cette montée en puissance repose sur la capacité du site à produire jusqu’à 30 000 tonnes par an, avec une montée en charge progressive à partir de l’automne 2025.

« C’est un immense soulagement »

Les premières années s’annoncent néanmoins déficitaires. Les projections anticipent un EBITDA de – 8 M€ en 2025 et – 2,2 M€ en 2026, avant un retour aux bénéfices à partir de 2027. Un plan d’investissement conséquent de 66 M€ est prévu, dont 15 M€ apportés en fonds propres par Europlasma. Sur les 285 salariés en CDI, 254 seront repris, ainsi que les 10 apprentis actuellement en formation. Aucun licenciement contraint n’est prévu, les quelques postes non maintenus faisant l’objet de départs volontaires. Un point salué par les représentants du personnel, qui ont émis un avis favorable au projet, bien que certains regrettent la perte de compétences liée aux salariés non retenus dans le plan. Interrogé après l’annonce du jugement, Jérôme Dupont, directeur général de la Fonderie de Bretagne, a exprimé sa satisfaction: « C'est un immense soulagement. Ce projet apporte une réponse aux défis posés par la chute des commandes automobiles, en redéployant notre outil vers des productions porteuses. Produire des obus n’est pas une fin en soi. C’est un levier pour sécuriser l’avenir industriel du site. » D'autres productions, liées toujours à la filière défense, sont ainsi envisagées.

Une réindustrialisation portée par la commande publique ?

Si la production de matériel militaire implique une part significative de commandes publiques, Europlasma vise aussi des débouchés à l’export. « L’enjeu n'est pas de dépendre uniquement des financements étatiques mais de s’inscrire dans une dynamique pérenne de marché, affirme le directeur. Ce modèle, mêlant reconversion industrielle, investissement massif et soutien public pourrait inspirer d’autres sites en difficulté ». Après la reprise de Valdunes en 2024, transformée elle aussi en usine de production d’obus, Europlasma confirme sa stratégie : faire de la transition vers la défense un levier de réindustrialisation.

API

Vivez une expérience utile au business

  • cocheS'informer : les infos essentielles chaque matin dès 8h
  • cocheS'acculturer : des webinaires concrets pour dirigeants
  • cocheRéseauter : des rencontres professionnelles dans les coulisses des entreprises de l'Ouest
  • cocheSe documenter : le site en illimité, nominations, tribunes, les Têtes, annuaire sociétés
Je teste
  • 18 sept - 18 sept

    La Métropole de Nantes accueille pour la sixième année consécutive le salon des "24 Heures pour l’Emploi et la Formation".

    Cette nouvelle édition donne l’opportunité aux candidats de rencontrer plus de 70 entreprises et centres de formation de la région. De nombreux secteurs seront représentés comme le commerce, la distribution, la logistique, l’assurance, l'informatique, la sécurité, la santé… Au total, plusieurs centaines de postes seront à pourvoir, tous contrats confondus.

    Ce salon, gratuit et ouvert à tous, s'adresse aux demandeurs d'emploi, aux étudiants à la recherche d'un stage, aux jeunes diplômés en quête du premier job, mais aussi aux personnes en poste, à l'écoute du marché, souhaitant compléter leur formation ou s'informer sur la reconversion professionnelle. Un programme de conférences et d’ateliers variés est mis en place pour donner des conseils concrets à tous les candidats.

     

fermer